L’INTERVENANTE
L’INTERVENANTE
« Ca a débuté comme ça ». J’aurais pu débuter ainsi cette présentation si seulement je savais quand et comment cela a commencé vraiment. En réalité, les commencements ont été multiples…
« Je me souviens » qu’avant même d’apprendre mes lettres, à 6 ans sur les bancs de l’école publique, j’adorais (me) raconter des histoires. Ensuite, j’entrepris d’en ébaucher sur des cahiers d’écolier. C’était au temps des plumes Sergent Major, des buvards roses de la manufacture Canson et de l’encre violette qui sentait si bon. Le monde, celui qui m’entourait, le réel, autant que mon monde symbolique et mon imaginaire, accédaient à une mise en forme. Je me pris à aimer cette liberté nouvellement acquise.
« L’Odyssée ». Franchi le stade de « Delphine et Marinette », le manuel de lecture au programme ces années-là regroupait différentes traductions d’Homère qui m’ont littéralement soulevée d’enthousiasme. Ce fut une initiation heureuse au romanesque et à la poïétique qui figura, je pense, les prémisses d’une passion pour le langage, ses possibles et son souffle.
« Nulla dies sine linea ». Depuis, je n’ai jamais cessé de lire, ni d’écrire : devoirs, historiettes, pensées secrètes ou dicibles, listes, remarques et réflexions, regrets ou rancœurs, rêves et chimères, journaux aussitôt entrepris qu’abandonnés (rien à voir avec une « Bridget Jones »), écrits universitaires ou professionnels, essais (transformés ou pas), poésies, nouvelles, prétentions et sophismes, sottises ou billevesées, notes et fragments… Plus qu’un mode d’expression, écrire m’est devenu une respiration.
« Mes apprentissages ». Bac littéraire. Diplôme en Travail social. Près de vingt ans à travailler auprès de personnes condamnées au pénal, « longues peines » particulièrement. Premiers ateliers d’écriture animés en milieu carcéral. Formation à l’animation d’ateliers d’écriture (Université PARIS 7). Amorce d’une réflexion sur les fonctions du langage et les enjeux, humains et sociaux, de l’écriture. Maîtrise des Sciences de l’éducation (Université PARIS 8) avec une spécialisation dans les Sciences du langage - mémoire universitaire sur le rapport à l’écriture des personnes incarcérées. Diplôme d’Etudes Supérieures Appliquées (CNAM PARIS) en Ingénierie de formation des adultes. Réorientation professionnelle vers « Jeunesse et sports » en tant que Conseillère technique et pédagogique, profession que j’exerce aujourd’hui encore. Et, parallèlement : animation d’ateliers d’écriture en milieu associatif, à PARIS tout d’abord, ensuite à SAINT-ETIENNE où je vis depuis 2000 (Club Léo LAGRANGE, Association FIL DE SOI, Médiathèque centrale de TARENTAIZE, avant la création des Ateliers CLAIRS DE PLUMES). Reprise d’études : Master 2 recherche en Sciences de l’éducation avec cette fois pour thème les exigences de l’écriture universitaire et leurs incidences sur l’échec et/ou les difficultés des étudiants en début de cursus. Et plus récemment : formation au métier de Biographe (Université LYON 2-LUMIERE).
« La fabrique des mots ». Voici plus de vingt ans que j’accompagne des écrivants et anime des ateliers d’écriture, ces petites fabriques de sens. Et toujours avec plaisir ! Je préserve aussi bien sûr mes temps personnels d’écriture : des nouvelles essentiellement. Si l’écriture s’exerce généralement de façon solitaire, je conçois mes ateliers comme des espaces-temps féconds, propices à l’écoute et aux échanges. Ma pratique s’est structurée au fil des rencontres, des lectures, des expérimentations. Loin d’être constituée en un dispositif figé, ma démarche reste perméable et évolutive, à l’image de l’écriture.
Cécile
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Et comme il convient toujours de citer ses sources : quelques auteurs m’ont permis de structurer cette auto-présentation (redoutable exercice !). L’on aura sans doute reconnu : L.F. Céline, G. Pérec, Homère, Pline l’ancien, Colette, E. Orsenna.