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New York en scène


A mon arrivée dans la ville, le 17 février 2018 : des milliers de flocons silencieux dans la lumière des réverbères. New York a déroulé le tapis blanc.

Dès l’aéroport, les énormes paluches des agents de sécurité, gantées de blanc, laissaient penser qu’on arrivait au pays de Mickey. On a compris qu’il ne fallait pas plaisanter pour passer le test d’entrée ; on devait nous aussi montrer « patte blanche ». Puis, pour toutes les visites dans des lieux surveillés, mini strip-tease obligé : la montre, la ceinture, les chaussures, et tout objet métallique.Difficile de décrire tant de buildings amassés, agglutinés, amoncelés sur Manhattan qui continue de les voir pousser, se loger dans les moindres interstices, entre deux tours géantes, au détour d’une rue. Des noirs brillants, des transparents avec des façades en miroir, des très fins, des imposants, prêts à défier les lois de la verticalité, tous à l’assaut, décidés à gratter les nuages. Tous élégants dans leur audace à tutoyer le ciel.

Le métro est un labyrinthe de l’ombre, plein de recoins, de couloirs mal léchés, de poutrelles métalliques. On cherche son chemin dans un dédale de couloirs, à suivre des lettres, des flèches, des couleurs, des « EXIT » pour repartir dans le bon sens.


Music, music : du gospel un dimanche à Harlem et du jazz dans les caves à Greenwich village, sans parler des musiciens du métro.

Chinatown : on quitte un monde pour entrer dans un autre. Au son percutant de tambours, un dragon rouge danse sur le trottoir, avant de disparaitre ; du rouge et du doré encore aux vitrines de la bijouterie, des épiceries odorantes de parfums bizarres, et des nids d’hirondelles à 1500 dollars. A Colombus Park, un groupe de musiciens accompagne, sans discontinuer, des chants probablement traditionnels, en tout cas déroutants pour des oreilles européennes. Des joueurs très sérieux font des parties de dames qui semblent interminables. Même la pluie ne les arrêtera pas. Dans les allées, on croise des dames facétieuses : elles balaient l’air en dansant, font de la gymnastique, chantent des airs d’opéra chinois. Quelques-unes sont là, endormies sur un banc ; l’une d’elles surveille le jeu mais aussi le ballet des touristes. Ces voleurs de portraits arrivés en troupe, un peu voyeurs avec leurs yeux braqués sur l’objectif.  Alors elle prend un regard féroce et d’un geste sans équivoque, elle chasse les photographes à la gâchette facile.

Ground Zero : deux bassins sombres, carrés dans des carrés, l’eau sourd de nulle part, de partout le long des parapets, l’eau coule, l’eau court, l’eau s’écoule perpétuellement. L’esprit s’apaise devant Survivor Tree, le rescapé qui refleurit à chaque printemps. L’espérance se redresse, le regard s’accroche à One World et s’évade un instant.


Times Square : des visages et des corps gigantesques s’exhibent sur des écrans géants. Des images animées, colorées, du clinquant qui pétille. Dans la nuit new-yorkaise, depuis The Top of the Rock, le monde scintille de buildings. Dans les traces lumineuses des berlines XXL qui filent au long des rues, le noir n’en finit jamais de vibrer.

Food : la NYC multiculturelle est partout, bien entendu aussi dans l’assiette : Soul foud chez Jacob’s, le Chipotle mexicain, Subway, falabels, Mac Do, thaï, donuts, pizza Hut, bagels et autres Ribs et nuggets…. Le truc le plus branché, l’incontournable du moment : un marchand de bagels « genre Bushwick graffitis ». … Oser, on a goûté les rondelles bien dodues de pâte modelée multicolore !!!


Le dernier après-midi, la pluie s’est mise à tomber. Le ciel était un peu triste.

Il reste des photos en pagaille, des souvenirs et des fous-rires.

New York en février, on ne pouvait rêver mieux.


                                                                                                      Anne-Marie